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7 décembre 2005 3 07 /12 /décembre /2005 00:00
La mort du roi Tsongor, de Laurent Gaudé

Un roman court et au parfum de tragédie antique, avec quelque chose d'à la fois très littéraire et très oral qui traverse le texte, un peu comme si on avait mis par écrit une légende déjà transmise de bouche à oreille depuis des générations.
La quatrième de couverture essaye de décrire l'histoire :

Dans une Antiquité imaginaire, le vieux Tsongor, roi de Massaba, souverain d'un empire immense, s'apprête à marier sa fille. Mais au jour des fiançailles, un deuxième prétendant surgit. La guerre éclate : c'est Troie assiégée, c'est Thèbes livrée à la haine.
 

Je ne sais pas si la comparaison à Troie encourage à la lecture, mais elle est pertinente  : c'est vraiment une légende intemporelle, qu'on placerait aussi bien en Attique que chez les Pharaons. Le personnage de Katabolonga, serviteur, veilleur, et épée de Damoclès du roi vaut à lui tout seul de lire le roman.

Très intéressant de mon point de vue, ce bouquin m'a donc donné envie de m'attaquer à son oeuvre plus récente et plus connue, le Soleil des Scorta, qui a remporté rien moins que le prix Goncourt, pour voir s'il avait su y conserver ce ton d'aède. (Pour ceux qui aiment les combo, il y a un coffret qui réuni les deux romans)

Et en plus l'auteur est le frère d'un collègue du copain d'une amie à moi, qui est très sympa. (Vous suivez?)
Que demander de plus?
Ah oui, la couverture est superbe, c'est dans l'excellente collection Babel, et ce n'est pas cher.

Les dieux ont soif, d'Anatole France


marat Comme pour les autres romans que j'ai pu lire de lui (La Rotisserie de la Reine Pédauque, L'île aux Pingouins...) j'ai beaucoup aimé ce livre, mais je l'ai trouvé encore plus sombre que les autres, ce qui n'est pas rien.
Il faut dire que même avec tout le cynisme du monde, la Révolution française est une période sanglante et amère, où les idéaux ternissent bien vite en face de la réalité.
Le titre, intriguant au premier aborde, ne garde pas longtemps son secret. De quoi les dieux ont-ils soif?
La réponse est dans la traduction anglaise : The Gods Will Have Blood (Les dieux auront du sang). C'est d'ailleurs cette édition étrangère que j'ai choisie comme illustration, car elle représente la célébrissime mort de Marat, qui est un événement important de l'histoire (que le H soit majuscule ou non, d'ailleurs).


Ici c'est le coeur d'un jeune artiste peintre idéaliste au possible, et profondément sincère qui se patine au contact des folies partisanes, et le lecteur assiste désemparé à la création d'un nouveau personnage de juge fanatique.
Ceux qui connaisssent la période seront impressionnés par l'exactitude historique du récit, tandis que ceux qui, comme moi, n'en ont guère retenu que les cocardes à l'école à l'occasion du bicentenaire se diront que décidément, les idées généreuses ne sont souvent belles que de loin.
Pas haletant, ce livre rentre plutôt dans la catégorie de ceux qu'ont met un moment à lire, parce qu'il est plein de faits d'une part et de réflexions douces-amères de l'autre.
Ironique, désabusé et mélancolique.

(J'en ai tiré une citation il y a longtemps déjà).

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commentaires

S
Ah! tout de même, le commentaires refonctionnent! Deux livres à noter encore une fois.(en plus A.France, ça fait quand même pas mal de temps que je n'ai pas mis le nez dedans, ça tombe fort à propos!)<br /> Bonne journée
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Edito

Soyez les bienvenus sur ce petit blog sans ligne éditoriale fixe, qui échoue à mourir depuis 2005.
La fréquence de mise à jour se veut quotidienne au mieux (par ce que je suis de nature optimiste), trimestrielle au pire (parce que je suis velléitaire bien plus encore).

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Ordo Ab Chao