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11 mai 2009 1 11 /05 /mai /2009 17:40
Pour une indécrottable parigote comme moi, l'histoire naturelle est une discipline passionnante mais aussi une langue pas mal étrangère, de celle qu'on perd à une vitesse affollante dès qu'on cesse de s'en servir...
Vous serez donc ravis d'apprendre qu'après des années de jachère botanique, j'ai correctement diagnosé (du premier coup, maman !) la valeureuse dicotylédone qui a entrepris de coloniser mon balcon : c'est une Ruine-de-Rome, ou cymbalaire des murs, Cymbalaria muralis. Ou encore Linaria cymbalaria pour mon homeboy Bonnier.



Ça tient parfois à peu de choses la confiance en soi...

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15 novembre 2008 6 15 /11 /novembre /2008 15:35
Ceci est rédigé en urgence, je n'ai absolument pas le temps d'approfondir et d'aller voir la littérature scientifique : il faudra vous contenter de la dépêche Associated Press :

An American man who suffered from AIDS appears to have been cured of the disease 20 months after receiving a targeted bone marrow transplant normally used to fight leukemia, his doctors said Wednesday.

Des médecins allemands auraient réussi à faire disparaitre le virus d'un malade, du moins d'après les tests effectués pour l'instant.
Si c'est vrai, c'est énorme.
Si ce n'est que partiellement vrai ça reste encourageant.
J'y reviens dès que j'ai deux minutes.


Continué le 17 novembre :

Reprenons donc : la nouvelle a commencé à circuler au début du mois (cf. l'article du Wall Steet Journal daté du 7 novembre), et a été reprise en détail par Le Monde en milieu de semaine.
J'encourage ceux de mes lecteurs auquels un peu d'anglais, de biologie, et pas mal de sigles techniques* ne font pas peur à jeter un coup d'oeil au poster de la présentation sicentifique des résultats faite à un congrès consacré aux rétrovirus, tenu à Boston en février dernier. Ça pique un peu les yeux, mais c'est assez intéressant de voir la façon dont le résultat est présenté par l'équipe : à aucun moment ils ne prétendent avoir trouver la solution miracle.

Il faut dire que l'idée de la greffe de moelle osseuse, lieu de production de globules blancs, pour essayer de soigner le sida, ce n'est pas nouveau. On a même réalisé des xénogreffes : en 1995, un patient atteint du sida et ne répondant pas aux traitement antiviraux a reçu de la moelle de babouin, ce qui a amélioré son état, mais ne l'a pas guéri (voir l'article détaillé du NYT).

Là où cette annonce est très intéressante, c'est qu'il ne s'agit pas d'une «simple» greffe. En effet, une fois que le virus s'est installé dans un organisme, lui donner d'autres lymphocytes à contaminer ne semble pas être une façon de résoudre le problème à long terme.

L'approche de l'équipe allemande est adaptée au cas très particulier d'un patient infecté par le VIH, et ayant développé une leucémie, maladie pour laquelle la greffe de moelle est une procédure classique.
La démarche se distingue par le choix du donneur : ils ont sélectionné une personne qui était non seulement compatible avec le patient, mais aussi porteuse d'une mutation rare du gène qui fabrique une des protéines de surface des lymphocytes. Les rares personnes (~1% de la population) portant deux versions de cette mutation bénéficient d'une résistance au virus du sida : celui-ci ne peut plus s'attacher à ces protéines, qui lui servent de porte d'entrée dans les cellules.
Notre homme a donc reçu des cellules souches produisant des globules blancs théoriquement résistants au virus.
Un an et demi après avoir reçu la greffe et arrêté son traitement antiviral lourd, le patient a une charge virale indétectable avec les tests standards.
Cela ne veut pas dire que la charge virale est nulle, cela ne veut certainement pas dire les virus insérés dans l'ADN des cellules infectées se sont volatilisés par enchantement, mais c'est tout de même impressionnant.

La suite des événement ce sera d'essayer de recueillir des données plus précise, avec des tests plus fins, sur ce qui est exactement arrivé au virus, et aux lymphocytes autochtones ainsi qu'à ceux issus de la greffe. Si les résultats sont encourageants, on pourra réfléchir à généraliser la procédure chez les patients à la fois leucémiques et porteurs du VIH, voire aux leucémiques avec un sida déclaré**.
Au regard des statistique effectuées sur un échantillon plus significatif que cette cohorte à N=1, on sera ensuite en mesure d'évaluer le rapport risque/bénéfice pour les séropositifs non leucémiques.
S'il est favorable, on devra faire face à une explosion de la demande pour une greffe de moelle bien particulière, celle issus de donneurs homozyote pour la mutation Delta 32 de la protéine CCR5.
Et on pourra alors se lancer dans les essais de thérapie génique, qui permettrait d'insérer cette mutation dans des greffons normaux.
Ça à l'air long, lent, et désespérant ? Ça l'est, plus encore pour les malades et leur famille. Mais on sait maintenant pallier  l'infection au VIH pendant des années : il ne s'agit pas d'administrer aux patients un traitement plus dangereux et moins efficace que ceux utilisés actuellement. Cette démarche lourde et minutieuse est la seule façon d'avancer, et de mettre au point un moyen de combattre la maladie.


*Le sigle HAART veut dire trithérapie.
** Le syndrome peut mettre des années à se déclarer après l'infection.

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31 août 2008 7 31 /08 /août /2008 12:00
Avec la lâcheté qui me caractérise, au lieu de vous faire un petit article rien que pour vous, je vais d'abord vous envoyer lire la derniere bd de Tu mourras moins bête, sur les organes vestigiaux. Ceci fait (car vous lisez vite), je peux donc reprendre, in extenso et sans les fôttes d'orthographe, le commentaire que j'y ai laissé :

Encore une bd très réussie, mais si je peux me permettre de pinailler, «à force de vivre dans le noir [les yeux] se sont atrophiés», c'est une formulation assez malheureuse : elle encourage à penser que l'évolution existe à l'échelle de l'individu, ce qui est faux. L'individu s'adapte, mais pas son patrimoine génétique, qu'il transmet à sa descendance, et qui lui ne bouge pas (en général).

Il se trouve que la taupe actuelle ne développe jamais ses yeux, bien que son ancêtre ait eu un système visuel fonctionnel.
Pourquoi? Probablement parce que développer des yeux se serait fait aux dépens de ressources plus utiles en vie souterraines (le museau, mettons) ou qu'avoir des paupières ouvertes augmentait la mortalité par infection ou bien parasitose.

Dans le même ordre d'idée, pour reprendre l'exemple de Boulet, un raptor peut agiter des bras tant qu'il veut, mais si ça ne l'aide pas à faire plus de gosses que celui qui se tient tranquille, ça ne risque pas de se répendre dans la population.
De la même façon, les geeks ne sont pas exactement la partie la plus fertile de la population, et compter en binaire ne va pas particulièrement les aider à pécho, donc pour l'évolution de l'espèce, c'est mal parti...
Si l'adaptation du mode de pensée humain aux ordinateurs se fait vraiment, il est à chercher dans l'adaptation du cerveau au cours du développement individuel de chaque enfant, exposé de plus en plus tôt à l'informatique.

Ceci dit, le coup de l'organe qui s'avère très utile à la suite d'un changement de milieu, par exemple la nageoire musclée avec des os dedans qui devient une grave bonne idée pour avancer sur terre, c'est une idée bien développée en biologie de l'évolution : c'est le concept d'exaptation.

Pour plus de détails sur la perte des yeux, avec l'exemple des poissons aveugle qui vivent dans les rivières souterraines :
How cavefish lost its eyes et Development of cavefish eyes, par PZ Myers (en anglais).

Toujours en anglais, je recommande la bande dessinée sérieusement déjantée de Jay Hosler, The Sandwalk Adventures, où Darwin lui-même nous explique sa théorie. Enfin, pas à nous, à un petit arthropode parasite de son sourcil gauche. Si, Si...
Ça se trouve sur Amazon, mais s'il y a des curieux, je veux bien prêter mon exemplaire en échange d'un carambar.

Allez j'arrête ici mon blablatage !

Mais comme je suis bonne et que je n'aime pas mégoter, je vous donne en bonus une critique très positive de la bd en question, et puis gratuitement, parce que vous m'êtes sympathiques, une image de la couverture pour vous faire une idée.
Et à demain, si vous l' voulez bien !
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28 août 2008 4 28 /08 /août /2008 12:00
Certes, un souci raisonnable de sa santé est le moyen le plus simple de détecter tôt les maladies que l'on développe. Cependant, sachez que s'angoisser sur sa santé, n'est apparemment pas une bonne stratégie de survie :

A classic study of 7,000 adults found that that perceived health is a better predictor of death than actual health, and another looking at elderly people found that those who perceive their health to be poor are 6 times more likely to die than those who perceive their health to be excellent, regardless of how healthy they actually are.

Une étude classique de 7 000 adultes a trouvé que la santé perçue par le patient est un meilleur prédicteur de mortalité que la santé réelle, et une autre étude concacrées aux personnes âgées a trouvé que ceux qui se considèrent en mauvaise santé ont six fois plus de chance de mourir que ceux qui considère leur santé comme excellente, indépendamment de le santé réelle.


C'est le Docteur Goldacre qui le dit, sur son passionnant blog intitulé Bad Science.

Les références des études en questions sont :

Kaplan, G.A., & Camacho, T. (1983). Perceived health and mortality: A nine-year follow-up of the Human Population Laboratory cohort. American Journal of Epidemiology, 177, 292–304.

Idler, E., & Kasl, S. (1991). Health perceptions and survival: Do global evaluations of health status predict mortality? Journals of Gerontology, 46 (2), S55–S65.


J'en profite pour signaler que le terme d'hypocondriaque vient d'hypocondre :
Chacune des parties latérales de l'abdomen, situées sous le bord inférieur des côtes, de part et d'autre de l'épigastre

En gros, donc, ce sont les flancs. Le rapport avec les angoissés médicaux ? Un peu tiré par les cheveux, je vous l'accorde :

 1. Vx. Forme de maladie dépressive qui était attribuée à un mauvais fonctionnement des organes contenus dans les hypocondres.
 2. Syndrome caractérisé par des préoccupations excessives et angoissées du sujet sur son état de santé en rapport avec des sensations subjectives.

Voilà encore une maladie nerveuse nommée d'après un organe qui n'a aucun rapport avec le problème, comme l'hystérie (du mot grec pour utérus)...

 

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25 août 2008 1 25 /08 /août /2008 12:00
Comment faites-vous quand vous êtes censé enseigner l'évolution biologique à des élèves convaincus  que la Terre a 6 000 ans ?
Vous invoquez les mânes de Karl Popper et vous vous lancez :

The morning after (...), he bounced a pink rubber Spalding ball on the classroom’s hard linoleum floor.

“Gravity,” he said. “I can do this until the end of the semester, and I can only assume that it will work the same way each time.”

He looked around the room. “Bryce, what is it called when natural laws are suspended — what do you call it when water changes into wine?”

“Miracle?” Bryce supplied.

Mr. Campbell nodded. The ball hit the floor again.

“Science explores nature by testing and gathering data,” he said. “It can’t tell you what’s right and wrong. It doesn’t address ethics. But it is not anti-religion. Science and religion just ask different questions.”

He grabbed the ball and held it still.

“Can anybody think of a question science can’t answer?”

“Is there a God?” shot back a boy near the window.

“Good,” said Mr. Campbell, an Anglican who attends church most Sundays. “Can’t test it. Can’t prove it, can’t disprove it. It’s not a question for science.”

Bryce raised his hand.

“But there is scientific proof that there is a God,” he said. “Over in Turkey there’s a piece of wood from Noah’s ark that came out of a glacier.”

Mr. Campbell chose his words carefully.

“If I could prove, tomorrow, that that chunk of wood is not from the ark, is not even 500 years old and not even from the right kind of tree — would that damage your religious faith at all?”

Bryce thought for a moment.

“No,” he said.

The room was unusually quiet.

“Faith is not based on science,” Mr. Campbell said. “And science is not based on faith. I don’t expect you to ‘believe’ the scientific explanation of evolution that we’re going to talk about over the next few weeks.”

“But I do,” he added, “expect you to understand it.”

Tiré de l'article A Teacher on the Front Line as Faith and Science Clash, New York Times, 23 août 2008.


Monsieur Campbell, je vous tire mon chapeau.
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11 août 2008 1 11 /08 /août /2008 13:02
Coucou, me revoilou... Pour ne pas risquer de vous lasser avec mes citations plus ou moins littéraaaiiiires, changeons de domaine et discutons de ce que j'ai vu d'intéressant dernièrement en matière scientifique.

Le Figaro (qui, quoiqu'il puisse être par ailleurs, a une excellente rubrique scientifique) nous donne un article fascinant sur Spoutnik (oui, c'est son nom), le virus qui parasite un autre virus : c'est ce qu'on appelle l'hyperparasitisme, et l'on n'avait encore jamais vu ça entre deux virus.
Le virus parasité est encore plus gros que les Mimivirus, une famille de virus géants découverte il y a 5 ans (
tout sur l'histoire de cette découverte). Spoutnik, lui, reçoit le qualificatif de virophage, calqué sur le nom de bactériophage porté par les virus qui s'attaquent aux bactéries.

Ici on peut voir une demi-douzaine de Spoutnik
en train de s'assembler dans une capside de virus géant.
Fascinating, isn't it?

Récapitulons : Spoutnik parasite Mama (oui, c'est son nom), Mama infecte des amibes, lesquelles amibes sont des parasites intestinaux des mammifères... n'est-ce pas émouvant cette chaîne de la vie ? Bon, ok, plutôt le ténia de la vie en l'occurence...
Edit : Selon la règle universelle que les ennemis de mes ennemis sont mes amis, Spoutnik fait donc une faveur à l'amibe en affaiblissant le virus géant, tandis que le malheureux souffrant de dystenterie amibienne ne sera pas vraiment ravi...
Quant à savoir si on découvrira un jour un virus qui attaque Spoutnik, voire un virus attaquant ce virus... disons que les spéculations sont ouvertes, mais j'en doute un peu. Pourquoi ? Parce malgré des années d'études extrêmement détaillées sur les virus "normaux", il a fallu attendre la découverte de virus géants pour trouver des virophages. Mon hypothèse est donc que les virus normaux sont trop petits, physiquement et génomiquement pour être parasités.

C'est une bonne occasion pour réfléchir à la notion de
parasitisme.  De façon générale, nous méprisons les parasites, mais lorsqu'on y réfléchit, un animal parasite n'est jamais qu'un prédateur qui a la décence de ne pas tuer l'organisme dont il se nourrit ! La conséquence, c'est qu'on est encore là le lendemain matin pour vouer aux gémonies les moutiques estivaux, alors qu'on a rarement le temps de se plaindre d'être tombé dans un rivière pleine de piranhas carnivores...
Il y a bien sûr des exceptions, où l'hôte ne survit pas à l'infestation : on parle alors d'organisme parasitoïde.

Je me souviens avoir choqué un ami d'ami auquel je venais d'être présentée en décrivant le foetus humain comme un parasite. Or c'est la vérité vraie, il n'y a pas de jugement de valeur là-dedans :
- le foetus est-il un organisme à part de la mère? Oui. (la preuve, il y a des mécanismes pour le protéger du système immunitaire maternel)
- se nourrit-il des nutriments de la mère ? Oui.
- la mère en meurt-elle ? Non (ou du moins pas systématiquement, et ce n'est pas dans l'intérêt du foetus).
Donc il s'agit bien de parasitisme, screugneugneu.

L'autre point intéressant soulevé par l'article, quoique pas très neuf si vous vous êtes un peu intéressé à la biologie, est celui de la grande question : les virus sont-ils vivants ?
Vaste problème, intimement lié à celui de la définition de la vie elle-même, ce qui n'est pas du pipi de chat non plus. Si je trouve le temps, je vous en reparlerai en détail.

Cadeau bonus :
Wikipédia m'offre le glorieux terme de phorésie, dont j'ignorais tout, à l'exception de ce qu'il décrit.

 
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1 août 2008 5 01 /08 /août /2008 12:00
À l'occasion d'une discussion animée sur la pertinence d'internet pour induire la prévalence réelle de certaines pratiques dans une population, j'ai récemment été surprise de découvrir que pas mal de gens dans mon entourage, par ailleurs bien informés, ignoraient jusqu'à l'existence d'une procédure contraceptive appelée vasectomie. Je pense donc faire oeuvre d'utilité publique en en parlant ici...

Pour faire simple et rapide, la vasectomie est la méthode chirurgicale qui constitue le pendant masculin de la ligature des trompes de Fallope chez la femme.
Il s'agit de sectionner le canal déférent de chaque testicule (vas deferens en latin, d'où le nom), de façon à empêcher l'accès des spermatozoïdes à l'urètre.
L'opération,  effectuée sous anesthésie locale, est rapide (de l'ordre du quart d'heure), et on en a plus récemment développé des méthodes non-invasives. En gros, il suffit de passer une demi-journée à l'hôpital, et après une période de deux ou trois mois, on peut vérifier l'absence totale de spermatozoïdes dans l'éjaculat (azoospermie), qui marque la réussite de l'opération.

Les inconvénients de la procédure sont évidents : l'idée d'une opération chirurgicale non nécessaire est parfois difficile à admettre, surtout sur une zone aussi sensible, tant physiquement que psychologiqument. Il est important de souligner que le résutat d'une vasectomie est la stérilité, mais absolument pas l'impuissance : les niveaux d'hormones masculines ne sont pas modifiés et le mécanisme orgastique reste le même : la libido reste la même !

Les avantages de la méthode sont importants : elle est bien moins invasive que la ligature des trompes de Fallope chez la femme (mais l'hospitalisation féminine pour raisons reproductives est considérée comme plus «naturelle»...) et son efficacité est remarquable : en usage typique, le risque d'échec (0,15%) est cent fois inférieur à celui du préservatif !

Voilà pour la partie éducation sexuelle : passons maintenant à la sociologie.
Connaissez-vous des personnes vasectomisées? Pour moi, pas que je sache.
Qui l'envisagent ? Pas plus.
Qui n'ont pas la moindre idée de ce que c'est ? Plein.
Eh bien imaginez-vous que cet état de fait est typiquement franchouillard (un peu comme le immenses difficultés faites
jusqu'à récemment aux femmes nullipares pour l'implantation de stérilets). D'après le Rapport 2008 sur le planning familial du Population Reference Bureau, la prévalence de la vasectomie chez les couples mariés sous sontraception en France est  négligeable (<1%), alors qu'elle est de 8% pour la Suisse, et de 17% pour le Royaume-Uni, le leader européen en la matière.
Je n'ai pas réussi à trouver les chiffres correspondants pour les autres pays d'Europe, mais je suis restée comme deux ronds de flan (une expression à ma mère, toute explication bienvenue) devant les statistiques canadiennes :  dans ce pays 11% des femmes mariées «contraceptées» sont ligaturées, 21% sont sous pilule, et  22% ont un mari vasectomisé. Plus d'un cinquième des couples considérés !

Ces données confirment donc mon impression, à l'origine de toutes ces discussions et documentations, que la vasectomie est beaucoup plus courante dans les pays anglo-saxons qu'ailleurs, et je serais assez curieuse de mettre la main sur les données des pays européens dits latins : peut-être que les particularismes culturels, et en particulier la  conception de la virilité et la famille, permettent d'expliquer ces différences.
Notez bien que je parle des pays européens, parce que si on commence à s'intéresser à d'autres pays, pas forcéments développées, l'explication éducative et économique est sans doute plus satisfaisante qu'une quelconque analyse culturelle. On remarquera une exception notable, le Buthan, avec un taux de 13%, sans doute imputable à une volonté politique.

Pour conclure, une info intéressante trouvée en cherchant des références : saviez-vous (moi pas) que les stérilets en cuivre peuvent éventuellement être utilisés comme contraception d'urgence pour empêcher la nidation, avec un taux de réussite de 99% ?
J'en apprends tous les jours.


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17 juin 2008 2 17 /06 /juin /2008 15:52
Je suis tombée en faisant des choses sérieuses, sur cette remarquable histoire de la biologie du XXe siècle.
Il y a plein de choses très importantes qui y sont expliquées, mais je vous donne juste cet extrait  particulièrement frappant :

One characteristic of twentieth century scientific research is its large scale.  The number of scientists explodes and research projects become gigantic.  The social organizations designed to manage the scientific mass further fragment the structure of scientific knowledge.  Research groups, academic departments, corporate laboratories, and government agencies eye each other jealously, each fights to claim more credit, grab more funding, attract more talents, protect or expand its turf, and ensure loyalty of its members.  This is reflected in the words “club” and “church” that often pop up in the history of molecular biology.  (...)  Many laboratory directors worry about the inclination of groups to dismiss things “not invented here,” because such attitude would reduce a laboratory’s research productivity, not to mention hindering scientific progress and technological diffusion at large. (...)

Size, specialization, and bureaucracy threaten to turn the scientific community into a bunch of stovepipes each venting its own smoke.  Many accounts in science and technology studies turn the stovepipes into missile silos hardened by ideologies: reductionism, vitalism, genetic determinism, cultural determinism, and other -isms more at home in science studies than in science.  The ambiguity of their meanings increase in proportion to the animosity they engender.  Paradigms, which to most people mean significant conceptions and perspectives, become in science studies incommensurate, islands separated by unbridgeable gulfs.  Incommensurability is the most significant feature of scientific paradigms as expounded by philosopher Thomas Kuhn, who regarded allegiants of different paradigms as living in different worlds and paradigm shifts achievable only by something akin to religious conversion. (...)

Fortunately, splintering forces have not prevailed, although they remain strong.  Amid all the divergence and diversity, a scientific tendency persists in converging and seeking common understanding.


Si quelqu'un a l'envie de traduire ce passage en français je l'y encourage, moi, là, pas le temps, d'ailleurs j'y retourne ...
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12 juin 2008 4 12 /06 /juin /2008 06:50
Ça fait trois ans qu'on nous l'annonce, et il semble bien qu'elle soit en train d'arriver : la PCR à gradient thermique et  flux continu.

Oui je sais, dit comme ça, ça n'a pas l'air passionnant, mais je vous assure que c'est révolutionnaire...

Au printemps 2006 (si loin déjà), j'écrivais
:

Il y a environ un an, j'avais lu sur Slashdot (oui, bon, ça va, c'est pas charitable de se moquer) une brève au sujet d'une toute nouvelle entreprise qui annonçait une revolution de la PCR . Pour les néophytes : il s'agit de la Polymerase Chain Reaction, la manip' moléculaire effectuée en permanence pour amplifier l'ADN par tous les labos de génétique et beaucoup des autres.
Ils promettaient un support beaucoup plus portable (au lieu de la machine grosse comme un four micro-ondes utilisée pour le moment) et qui effectuerait les amplification d'ADN en quelques minutes au lieu de quelques heures. Sur le moment je me suis dit que c'était trop beau pour être vrai, et que je n'avais pas remarqué de procession de remerciement à la Sainte-Vierge dans les rues de Paris menée par les thésards en génèt', et qu'il y avait donc sans doute baleine sous coquillage, voir diplodocus sous gravier.

En l'occurence, les papiers commencent à sortir et les produits eux-mêmes devraient suivre sous peu.
Les anglophones sont invités à lire ce papier de Newsweek vieux d'un an :

A Faster DNA Test

ou consulter les joli schémas proposés par la société Thermal  Gradient , voire à jeter un oeil aux publis sur la question :

Continuous-flow thermal gradient PCR
(Avril 2008)

Temperature distribution effects on micro-CFPCR performance (Avril 2008)
qui annonce une efficacité augmentée de 300 à 440% !

(Tiens je tombe sur des trucs plus vieux : un papier américain de 2004, ainsi qu'un autre, chinois lui, de 2005. Va encore y avoir du sport sur les brevets !)

PS : pour les non-anglophones, reposez-moi la question quand j'aurai plus de temps...





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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 12:16
Je regarde à l'occasion quelques séries américaines, parmi lesquelles, depuis que  des amies m'en ont  fait regarder quelques épisodes, Ugly Betty.
Vous en avez sans doute entendu parler récemment, vu que son arrivée sur les écrans français (prévue pour bientôt, si ce n'est déjà pas) a déclenché un déluge d'article facile sur le thème de "la laideur est à la mode".
(J'ai commencé cet article en février.. entre temps, la vague de fashion mocheté a bien eu lieu. Je devrais me reconvertir dans la divination)

Right. Je suis d'accord pour dire que beaucoup de choses considérées  comme  à la mode sont laides, mais  non,  franchement, être moche n'est et ne sera probablement jamais cool... sinon,  ils auraient engagé une fille vraiment laide pour jouer le rôle titre ;-)

Mais je digresse. Il se trouve que j'ai  récemment regardé un épisode (le 13e de la deuxième saison, oui, je sais c'est mal) où  un personnage de gentille doit servir de mère porteuse à la grande méchante (c'est une adaptation de télénovela hein, faut pas s'étonner du scénario...).

Voici donc la scène supposée correspondre au transfert d'embryon :



Tout ce qui est représenté là est faux à tellement de niveaux que je ne sais pas par où commencer.

1/ Aspects pratiques :
 
À ma connaissance, on ne filme pas le transfert d'embryon. On pourrait introduire une caméra à fibre optique pour suivre l'opération, mais elle ne permettrait de voir que l'endomètre utérin (en gros du rouge et du rose). Pour voir l'embryon il faudrait un microscope. Vous avez déjà vu la taille d'une optique de microscope ?
(Je vous laisse imaginer les allusions graveleuses que je me refuse à écrire...)

Or les images présentées à l'écran ont été prises par un microscope, avec un environnement extrêmement contrôlé (sinon, l'embryon serait très vite passé au dessus ou au dessous du plan de mise au point).

2/ Aspect biologique :


Dans la fécondation in vitro, comme son nom l'indique, la fécondation est faite hors du corps, et c'est hors du corps qu'ont lieu les première divisions. On implante un embryon, pas une cellule-oeuf !
Les images qui sont montrées n'ont donc rien à avoir avec une implantation.

3/ Aspect temporel :


Une cellule-oeuf se divise très vite par comparaison à une cellule normale (elle saute certaines étapes du cycle cellulaire qui prennent beaucoup de temps), soit, mais cela lui prend tout de même plus d'une demi-seconde par division...

Et puis il y a quelque chose de surréaliste à laisser imaginer au public qu'une cellule-oeuf attend le top-départ et l'arrivé des spectateurs retardataires pour commencer sa division. 5, 4, 3, 2, 1, Partez !

Enfin, les bruits... Bon sang, cet amas de cellule n'est pas en train de clapoter joyeusement dans un bidet, et quand bien même ce serait le cas, je doute qu'un micro puisse en capter le son !

Je précise que je suis loin d'être une obstétricienne spécialisée en FIVETE , donc je ne relève peut-être même pas toutes les erreurs. S'il y a un médecin dans la salle...
C'était ma diatribe profondément inutile du jour...

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Edito

Soyez les bienvenus sur ce petit blog sans ligne éditoriale fixe, qui échoue à mourir depuis 2005.
La fréquence de mise à jour se veut quotidienne au mieux (par ce que je suis de nature optimiste), trimestrielle au pire (parce que je suis velléitaire bien plus encore).

Alea jacta est :


Aussi :



Ordo Ab Chao