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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 00:34

Il n'est jamais trop tard pour apprendre, et toutes les occasions sont bonnes.
Par exemple, ma capacité à me ridiculiser en public a fini par m'apporter une information intéressante : quand on se cogne, et qu'on se retrouve subséquemment avec un bleu douloureux, ce n'est plus le coup qui fait mal, mais bien le bleu.
Les quinze hectolitres de sang qui se sont répandus voilà dix jours dans mon genou m'ont donné l'occasion de vérifier la chose tout au long de leur migration progressive et colorée jusqu'à ma cheville : en vérité je vous le dis, la loi de la gravitation est dure, mais c'est la loi.
La question qui se pose maintenant, et qui vous mettra sans doute sur les charbons ardents : à ce train-là, dans trois jours la marée pourpre aura atteint la plante de mon pied.

Et alors, comment serai-je censée marcher, au juste ?

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10 septembre 2010 5 10 /09 /septembre /2010 16:30

Quand je vous dis que je suis un génie incompris...
J'ai essayé l'autre jour d'expliquer à un ami ma dernière théorie sur les relations amoureuses. D'après ce que j'en comprends, l'approche prédictive la plus pertinente est de considérer qu'il s'agit d'une chaîne de Markov avec un seul bord absorbant, c'est-à-dire un processus probabiliste qui a la particularité d'être sans mémoire, et qui ne se stabilise qu'à sa disparition (pas de happily ever after).
Eh bien j'ai été taxée de dogmatisme et de psychorigidité.

Alors qu'il est tout de même plus crédible que je sois juste un peu sociopathe : je conçois que les émotions fassent penser des choses fausses, mais pas qu'on se laisse aller à les dire publiquement, a fortiori en exigeant que le reste du monde éteigne son esprit critique pour ce genre de bullshit.


Ou alors, j'avais juste la grippe.

 


Addendum :

J'admets que j'ai pu me laisser aller dans l'article ci-dessus à un peu de  contrarianism (voire metacontrarianism, mais la différence est parfois subtile).

Je ne nie pas que qu'attendre le deuxième rendez-vous est recommandé avant d'émettre un pronostic sur la durée d'une relation amoureuse, ni qu'une rupture a des conséquences différentes après trois mois ou trois ans. Il y a bien sûr, en moyenne, des « âges critiques », rythmés par l'année scolaire jusqu'à un certain âge, par d'autres contingences au-delà.

Bien sûr, la copine qui vous raconte des anecdotes plus désespérantes à chaque fois que vous allez prendre un café est plus près de larguer son mec que trois mois auparavant.

 

Ce que je récuse, c'est l'idée que la probabilité de la fin d'une relation est simplement inversement proportionnelle à sa durée au temps t. J'ai parlé des chaînes de Markov parce que l'usage d'un temps discret permet de faire abstraction des indices continus, comme la dégradation progressive d'une relation ; je pense sincèrement que la probabilité qu'un couple soit encore ensemble un an après la prédiction est totalement indépendante de la longueur de la relation au moment où elle est formulée.

Pour parler en termes médicaux, le taux de survie à un an est indépendant de l'âge du patient. Le taux est cependant extrêmement dépendant de la personnalité du patient, bien sûr...


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1 septembre 2010 3 01 /09 /septembre /2010 00:00

L'autre jour dans le Noctambus Noctilien, j'ai eu cette révélation : il faut absolument écrire un article très sérieux portant sur «Catachrèse et remotivation de la figurativité linguistique dans les productions à narrativité marginale».

Bizarrement j'ai essuyé un refus de toutes les personnes à qui je l'ai proposé (deux). Mais qu'ont-ils donc contre les films pornographiques ?

(Oui j'ai décidé que les films pornos étaient des «productions à narrativité marginale», parce que d'après ce que j'ai compris c'est le vrai point commun qui se retrouve dans tous les genres...)

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16 juin 2010 3 16 /06 /juin /2010 13:18

 

J'ai entre les mains un recueil de nouvelles de William Golding, un petit paperback d'une trentaine d'années (prix net : 1,50£ indique la quatrième de couverture) mais bien conservé par une soigneuse platification de la couverture, acheté chez un bouquiniste compiégnois pour quelques bouchées de pain.


Le titre est : Free Fall.

Juste au-dessous, dans une écriture énergique quoiqu'un peu datée, on lit :


This memento will have

meaning on that terrible

certain day when you

have forgotten who wrote

it, and possibly ceased

to care. -

XXX.

6·10·82


Je ne saurais dire pourquoi, mais cette dédicace me glace.

 

Edit : La première pensée qui m'a traversée l'esprit a été : et le propriétaire a refilé ce livre à un bouquiniste ?! Renseignements pris, il appert qu'il s'agissait de toute une bibliothèque anglophone (une pleine cagette, me dit-on). Peut-être le destinataire de la dédice a-t-il effectivement conservé le livre toute sa vie, finalement.

Si j'en avais le talent et l'imagination, j'écrirais un roman sur l'histoire d'amour aussi grandiose qu'impossible qui entoura ce livre, et le fac-similé de la page de garde, en guise de conclusion, mettrait les larmes aux yeux du lecteur.

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13 avril 2010 2 13 /04 /avril /2010 10:25

J'apprends en lisant Margaux Motin que si on n'était pas obligés de bien se tenir par l'éducation, la vie serait différente.


margaux.jpg

(image non contractuelle)

On se dandinerait sur nos sièges.

On s'étirerait à tout bout de champ.

On s'assierait par terre à la première occasion, avec les abattis dans tous les sens.

On réfléchirait avec les doigts dans la bouche, ou en mâchonnant ses cheveux.

On ferait des nœuds avec ses jambes.

On se ferait des compètes de roulades avec le chat.

On enlèverait ses grolles pour pouvoir s'assoir en tailleur sur son banc au concert. En jupe.

On se jetterait sur sa nourriture avec un enthousiasme qui aurait tendance à déborder sur toute la figure.

On poserait son menton sur la table basse pour mieux écouter les gens (ça repose le cou).

On s'endormirait en tas sur un coin du canapé au milieu des conversations.

Enfin, vous voyez, quoi.


À la lecture de cette liste, il me vient à l'esprit que je devrais peut-être me renseigner sur les démarches à suivre pour déshériter mes parents. Parce qu'apparement ils ont oublié un tout petit petit truc dans mon éducation, genre : mon éducation.

Et le problème c'est que, chez moi, ça fait entre dix et vingt ans que ça arrêté d'être mignon...


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1 janvier 2010 5 01 /01 /janvier /2010 00:00




...

Et voilà, vous l'avez ratée ! La prochaine fois, ouvrez mieux les oreilles au lieu de brailler «Zérooooo !».
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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 23:18
C'est donc quinze ans après tout le monde, et suite à plusieurs discussions sur la sociologie du metal1, que je me suis décidée à regarder Wayne's World, le film-culte des amateurs de musique avec de gros riffs et de gros cheveux (plus par ici). 

C'est le premier film de Mike Myers que j'ai jamais vu2 et je pense que je vais m'en tenir là : ce n'est pas que je sois imperméable à son humour, c'est que celui-ci repose de façon importante sur le ridicule et l'humiliation du personnage, et que cela fait partie des rares choses qui me sont excessivement difficiles à supporter à l'écran. Des meurtres affreux ? Si vous voulez. Des monstres ? Pas de problème3. Des dissections et de la tripaille ? Cooooool...
Mais un petit quiproquo ? Un gros fumble en public ? Je suis déjà partie au fond de la cuisine avec les mains sur les yeux, en répétant oh-non-oh-non-oh-non-oh-non....

Ceci dit, cela ne m'a pas empêchée de le regarder, et j'ai en fait été plutôt surprise non par l'abondance mais par la faible densité de répliques culte. Il est possible que je n'aie pas fréquenté les bonnes personnes à la bonne période, ni retenu tous les gimmicks de l'époque, mais il me semble que Spinal Tap a par exemple un nombre de blagues sur la musique à la minute bien supérieur à ce que j'ai vu de Wayne's World.
Je pense toutefois que c'est fortement biaisé par le lavage de cerveau intensif que j'ai subi avant de voir la première minute de Spinal Tap...

L'autre observation que j'ai pu faire est l'utilisation de deux «mèmes» que je supposais plus récents : le premier, récurrent, est le procédé de la "not-joke", tandis que le second, utilisé une seule fois, est celui de "That's what she said!" (respectivement «Ou pas!» et «C'est ce qu'elle a dit»).
Ce dernier est (encore ? à nouveau ?) en pleine forme outre Atlantique (cf. SMBC et xkcd par exemple) mais ne semble pas avoir pris racine de façon très significative en France (à ma connaissance), peut-être parce que la traduction directe sonne bizarrement (à mon oreille). Je me demande si la meilleure chance de ce mème en français4 ne serait pas de s'inverser en «C'est pas ce qu'elle a dit...». Dans le même genre, des amis5 ont décidé d'utiliser l'expression plus explicite «...dit la jeune mariée» de la même façon, et il faut dire que ça marche plutôt bien (essayez donc, ce n'est pas si dur : dit la jeune mariée...).

Sans perdre sa popularité chez les anglophones (on se reportera à la séquence de Borat sur la question), la blague du «Ou pas» a au contraire fait florès ces dernière années au point qu'on recense plusieurs pages Facebook consacrées à son adulation ou sa
détestation .
J'aimerais pourtant bien avoir une idée plus précise de la propagation de l'expression, car il me semble que son succès en France a trois ou quatre ans au plus. Quelqu'un aurait-il une idée plus précise de la date de son apparition, et éventuellement du média (film, série, forum ?) qui l'a popularisé ? Your guess is probably much better than mine.

Et pour revenir à Wayne's World, une remarque sans intérêt aucun : je suis la seule à trouver que le personnage de Benjamin Kane fait du plagiat par anticipation de Lee Adama de BSG ?


1 : Mr W. a récemment lu deux ouvrages sur la question :
Il n'a pas outre-mesure apprécié le premier, mais recommande le second sans réserve, entre autres raisons parce que l'auteur aborde le domaine avec une excellente compétence en analyse musicologique.
2 : J'ai une capacité remarquable à passer au travers de certains phénomènes de société, et Austin Powers en fait partie.
3 : Enfin, pas de problème autre que ma tendance à pinailler sur leur absurdité biologique, comme par exemple l'énorme prédateur des neiges sur la pseudo-Hoth du dernier Star Trek. Bon sang, il est manifestement au sommet de son réseau trophique, il ne considère pas une seconde Seylar Spock comme une menace ou ne serait-ce qu'un rival, je ne lui vois donc aucune raison de s'arrêter tous les trois pas pour barrir et montrer ses big pointy teeth. À part bien sûr la nécessité scénaristique de a) sauver Spock et b) exploiter le potentiel terrorisant de ce gros monstre qui a dû coûter bien cher à faire.
4 : Si vous connaissez une version québécoise, je suis preneuse.
5 : Coucou les amis !
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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 11:02
Aujourd'hui, j'ai eu la réponse à la question que vous vous posez tous : mais quel webmail utilisent donc les Francs-Maçons ?

Rue 89 nous donne la réponse :


Photo : des franc-maçons d'une loge bordelaise (Regis Duvignau/Reuters).

C'est clairement Gmail.
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12 juillet 2009 7 12 /07 /juillet /2009 00:35
Récapitulons. Il y avait :

Sans parler de



Et de tous les autres sites du même tonneau qui m'ont échappé.
J'avoue que ça me perplexifie un poil, en particulier dans la mesure où plus le sujet est restreint, moins il est susceptible d'être intéressant. Combien d'anecdotes sur des voisins bruyants et impolis peut-on lire à la suite sans se lasser ?
Les anecdotes de Vie de merde sont beaucoup plus larges, et ont parfois ce côté absurde des blagues que personne n'oserait (plus) mettre en bande dessinée, parce que c'est éculé jusqu'à l'os. Pourtant, le fait que l'humour en soit épuisé dans la fiction n'empêche pas tout un chacun de rigoler bêtemet quand quelqu'un se ramasse spectaculairement la gueule (cf. Le Rire d'Henri Bergson sur le sujet du rire mécanique)
.
Voir quelqu'un s'emplafonner une verrière tout juste nettoyée et la casser dans la manoeuvre, ce n'est amusant que pour le passant qui
1/ ne flippe pas pour le maladroit,
2/ ne vient pas de se faire chier à nettoyer une verrière
3/ n'aura ni à ramasser les morceaux, ni à payer le vitrier.

Si on est directement impliqué, l'humour de la situation est complètement éclipsé par, certes, les conséquences désagréables, mais surtout le fait que ce soit aussi monumentalement *con*, improbable, facilement évitable, en quelque sorte cosmiquement injuste. 
Je me demande dans quelle mesure les gens qui soumettent des VDM le font par ce qu'ils sont conscients que leur anecdote est bien drôle pour les autres que pour eux, mais toujours en vertu d'être tellement con.

Je comprends donc la pulsion de suivre ces sites, qui sont assez addictifs une fois qu'on commence à lire les archives, mais je ne suis pas sûre de complètement saisir les motivations des gens qui y envoient leur toutes petites misères. Les grosses, je conçois, mais les petites ? Celles qui n'ont d'intérêt que si on vous connait un peu
?

Vous me rétorquerez «pour être lu, eh banane !», ce que je devrais comprendre... Ou même que c'est un peu l'hôpital qui jette des petits cailloux pointus à la charité, dans la mesure où je raconte à l'occasion des anecdotes personnelles
sur ce weblog. Sans doute, mais à tort ou à raison, j'ai l'impression que la lecture d'un blog, même fort peu autobiographique, donne un sentiment de proximité avec le rédacteur bien supérieur que celui obtenu par une petite histoire de trois lignes. Manquerais-je d'empathie ?

Ceci dit, je me demande parfois : quand on a terminé de lire Viedemerde.com, de voter sur les anecdotes,  de lire tous les commentaires, d'en ajouter soi-même, voire devenir modérateur des commentaire (!), reste-t-il du temps pour avoir une vie, de merde ou pas ?
Et puis je me rappelle que ce blog me prend sans aucun doute infiniment plus de temps que celui que je passerais à lire l'intégrale des commentaires du site....

Mais je ne m'en plains pas !
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11 juillet 2009 6 11 /07 /juillet /2009 03:54
J'ai découvert il y a peu que le siemens a une histoire secrète.
Je ne parle pas de mon lave-vaisselle, qui n'est pas un Siemens et qui de toute façon a arrêté de fonctionner il y a bien deux ans, je parle de l'unité S.I. de conductance électrique (c'est-à-dire l'inverse de la résistance) ainsi nommée en hommage à l'industriel fridolin éponyme.

Imaginez-vous que cette unité ne s'est pas toujours appellée ainsi. Elle ne fut d'abord qu'une unité subalterne, subordonnée à l'unité de résistance électrique, le ohm, noté Ω. Et comme cette unité valait donc l'inverse d'un ohm, soit Ω-1, elle fut notée \mho, ce qui est en soit profondément réjouissant.
Mais la cerise sur le gâteau, ce qui pour mon coeur de nerd joua le rôle du nappage de amlou sur les crêpes mille-trous déjà imbibées de miel, c'est son nom.
Car, avant de s'appeller siemens, cette unité s'apellait un mho, et en vérité, cela était bon.


Du coup, en hommage à ce glorieux mho disparu, j'ai décidé d'appliquer cette façon de penser à une unité plus commune : l'euro €. À partir de dorénavant et jusques à désormais - comme à coutume de dire mon père quand il s'agit d'être pompeux- je compterai mes petits sous en ipmas, et rien d'autre.
Just for nuf.

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Edito

Soyez les bienvenus sur ce petit blog sans ligne éditoriale fixe, qui échoue à mourir depuis 2005.
La fréquence de mise à jour se veut quotidienne au mieux (par ce que je suis de nature optimiste), trimestrielle au pire (parce que je suis velléitaire bien plus encore).

Alea jacta est :


Aussi :



Ordo Ab Chao