L'une des conséquences de s'endormir comme une grosse merde alors qu'on s'est juste allongée quelques minutes en attendant que de pouvoir faire passer un message et partir, c'est qu'ensuite on fait des rêves vraiment vraiment bizarres, et qu'on s'en souvient.
Par exemple un rêve avec des zombies.
Des enfants zombies cannibales.
Maintenant que j'y pense, un peu à la Rodriguez, pour le côté cannibale. Pour le côté enfant, j'imagine que mon inconscient fait une réaction violente au fait d'avoir mis les pieds dans une crèche pour la première fois de ma vie cette semaine.
Un rêve avec une vieille copine à moi (enfin, bonne copine depuis longtemps, pas vieille ; bonne, par contre, oui) mère1 des gosses zombies cannibales, et mariée à Don Draper.
Si, si, alors que je n'ai pas vu un seul épisode de Mad Men.
Un Don Draper complètement psychopathe et abusif.
Pour la suite, vous me connaissez : quand c'est pour moi je m'écrase, mais faut pas emmerder mes potes, surtout une aussi bisounours que cette potesse-là.
Du coup j'interviens, Draper apprécie moyen-bof, on finit par se foutre sur la gueule, et la police vient le sortir manu militari de l'église.
Parce que bien sûr on était dans une église.
Le prêtre fait un peu la gueule d'autant que je suis griffée de partout, avec du sang sur la gueule et les fringues complètement ruinées.
En même temps, quelle idée d'avoir mis une chemise blanche ? Ha, ça devait être pour le genre de cérémonie.
Enfin, on voit bien que c'est de la fiction, quand même.
Je retrouve des mômes (les mêmes ?) en voie de transformation au surpermarché, où les parents essayent de faire les courses le plus discrètement possible avant de se casser loin des villes.
Bon sang, c'est pas encore censé avoir trente-deux dents à c't'âge-là, si ? Surtout pas hyper-pointues ! Heureusement pour mes mollets que les sangles de poussette sont solides.
Celui de cinq ans, lui, me fait franchement peur, il a l'air d'avoir de plus en plus de mal à se contrôler. Je veux dire, pire encore qu'un enfant de cinq ans normal, quoi. Et il insulte ses parents Exorciste-staïle.
Sur le tapis roulant : jambons crus, steaks, steaks hachés, saucisson, gigot entier. Hyper discret, dis donc. Mais il faut bien prévoir pour nourrir les monstres, j'imagine.
Ou alors c'est mon estomac qui me parle à travers mon rêve.
Du coup je me réveille au milieu de la nuit, hyper vénère (Don Draper, si je te revois, je t'éclate) et morte de faim.
(Non inclus, parce que ça faisait encore moins sens : du sang dans la salle de bain mal nettoyé et detecté par mon œil perçant, ainsi que des mèches étranges. Je ne saurai jamais pourquoi il était révélateur que ce bout de dreadlock soit blond. Ni pourquoi ce mec - clairement un gentil- se faisait renifler à des dizaines de mètres par les zombies en incubation. Il devait avoir une odeur particulièrement appétissante, du coup, quand quelqu'un disait out of the blue « Bon sang les gars vous trouvez pas que ça sent la viande rouge ?!! », il commençait à prendre ses distances. Aucune idée non plus de pourquoi on faisait comme si de rien n'était au lieu d'alerter la populace. Peut-être parce que les parents se donnaient un mal fou pour sauver leurs gamins du lynchage.)
Pas de barbu à l'horizon à qui raconter l'histoire, du coup ça tombe sur vous. Consolez-vous en vous disant qu'au moins, vous, vous pouvez vous arrêter de lire, alors qu'il y a longtemps qu'il a renoncé à m'empêcher de parler.
Sinon, puisqu'on est sur le sujet, sachez que mon pouvoir d'analyse de mes rêves normaux (c'est-à-dire fait sans lumière allumée ni chaussures aux pieds) s'affine avec le temps. Encore plus fort que réussir à tracer les divers éléments d'un rêve aux deux ou trois jours précédents (j'ai l'inconscient à ciel ouvert, ça en devient ridicule), je commence à être capable de prévoir à l'avance que telle personne va apparaître dans le rêve de la nuit, parce que l'élément déclenchant est toujours le même.
Vous allez me dire : prédiction auto-réalisatrice.
Et je vous répondrai : bah ouais, mais bon.
Même si en vrai je triche, parce que ça marche surtout pour une très grosse trigger émotionnelle pas marrante. Mais à force elle va s'user, hein. Hein ?
Aussi, mon inconscient est meilleur en chimie que je ne l'aurais cru: l'autre nuit j'étais enlevée par le FBI pour suspicion de terrorisme, et je leur tenais un discours un poil contre-productif dans le genre « Moi ? Vous rigolez ? je suis nulle en explosifs, le seul dont je connaisse la formule c'est la nitroglycérine ! Attendez, je vous la dessine... ». Ils n'avaient pas l'air des masses convaincus.
Du coup j'ai vérifié, et Wikipédia est formelle : l'idée était la bonne, même si mes conventions de biologiste mal lavée mettent à mal l'encombrement stérique. Ça me change des solutions de problèmes de maths qui n'ont jamais voulu marcher au réveil...
Bon allez, le stream of consciousness, ça va cinq minutes. Heureusement que je parle de façon un peu plus structurée que je n'écris. Ou du moins je l'espère, laissez-moi cette illusion, par pitié.
1 :Avisse aux copines primipares vues récemment : nan, c'est pas vous, juré craché. Mais vous êtes bonnes aussi.