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17 décembre 2006 7 17 /12 /décembre /2006 01:25
Bonjour à tous, en particulier à ceusses de mes lecteurs qui seraient dans le périmètre de Toulon :

Si vous voulez voir ce qu'un artiste est capable de faire de votre bouille, participez au grand projet d'une galerie de 100 portraits à l'encre, qui sera exposée par les soins de la municipalité de La Garde.



Donc pour l'amour de l'art,ou simplement par curiosité, vous avez jusqu'au 31 décembre pour envoyer une photo  (N&B ou couleur) à 

Hôtel de Ville
Service culturel
BP 121
83957 La Garde cedex.


Tous les renseignements complémentaires chez l'artiste...

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15 décembre 2006 5 15 /12 /décembre /2006 00:00
Mes chers poulpiquets, j'ai grâce à Youtube le plaisir de vous faire une note à peu de frais, sur une correspondance qui m'a amusée. Il est parfois intéressant de comparer la satire :
 

et la réalité :
 

Pour se rendre compte que l'arme de l'exagération, traditionnellement celle de la caricature, n'est pas toujours du côté que l'on croit... (Via The ScreenGrab)

Allez, au lit maintenant!
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13 décembre 2006 3 13 /12 /décembre /2006 23:15

Du nouveau  (03/02/07) :
Pour commencer, bienvenue aux lecteurs de Yaronet qui arrivent de la discussion sur le JO.
J'en profite pour donner ici ce lien fabuleux vers la déclaration de l'Association des Sympathisants du "Dans ton cul", dont l'objet est , je cite, de
rassembler les personnes qui répondent oralement par l’expression « Dans ton cul ! » aux questions qui leur sont posées avec le mot « où » par leur proche entourage, dans le milieu non professionnel

Par ailleurs, j'ai effectivement écrit au président de toutes ces assoces pour lui demander le pourquoi du comment, sans résultat à ce jour.
Ceci n'est pas outremesure étonnant, si l'on considère que le seul Jean Baptiste Blanchemain connu de Google n'est rien moins qu'un des fondateurs de Fun Radio (par putsch de plusieurs stations locales du réseau NRJ en octobre 1985).
En tout cas, il n'est pas dans les pages blanches, et tout ce que j'ai trouvé à son adresse, le 53 rue de Bagnolet dans le vingtième, c'est un restaurant appellé l'Escargot d'or.

En vérité je vous le dis, il y a gastéropode sous gravillon.


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11 décembre 2006 1 11 /12 /décembre /2006 00:00
Enfin une façon simple et efficace de se faite un insigne en un rien de temps : c'est le Seal Generator  (générateur de sceaux) qui fait tout le travail pour vous.
Et Says-it.com a encore plein d'autres trucs idiots allant du générateur de panneau d'affichage de pseudo-églises à celui de faux tickets de concert.
Pour ma part, voici le résultat d'au moins 5 minutes d'hésitation sur la police de caractère.

La référence devrait être triviale pour ceux qui me lisent depuis un moment...




L'autre lien dont je voulais absolument vous parler, c'est celui du Journal du Futur, sur  Sousrealisme.org : le journal radiophonique de l'année 2042.

C'est très drôle, très cynique et très vrai, tout à la fois ou séparément selon les moments...  Il y a déjà deux saisons et la deuxième est intégralement en ligne, donc écoutez-moi ça et revenez me voir ensuite !


Il faudra penser à se réécouter ça dans trente ans, histoire de voir si l'humour noir a un fort pouvoir prédictif...
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9 décembre 2006 6 09 /12 /décembre /2006 00:00
Ça faisait un bail que je ne vous avais pas infligé la liste des unités lexicales ayant gagné à force de bizarrerie les faveurs de mes circonvolutions cérébrales. Nous en étions restés à la fin de la lettre C : la suite est donc banalement prévisible...

Dithyrambe : Mot étrange et pour ainsi dire gibbeux, dithyrambe partage des connexions sous-terraines avec enthousiasme et emphase. Je pense que c'est le (t/p)h qui fait ça.

Damascène : Ce mot est  joli, et comme je l'ai lu pour la première fois dans du Apollinaire, il reste pour moi irréductiblement poétique. Sans même parler des mystères capiteux de l'Orient lointain...

Et moi j'ai le cœur aussi gros
Qu'un cul de dame damascène
O mon amour je t'aimais trop
Et maintenant j'ai trop de peine (*)

Echidné : Cousins pauvres de l'ornithorynque, les échidnés constituent la deuxième famille du plus intriguant des ordres mammaliens: les Monotrèmes. C'est en 1884 que William H. Caldwell, après avoir décimé les populations locales de monotrèmes pour ces recherche parvient à l'incroyable conclusion, qu'il envoit aussitôt par télégramme à la British Association : Monotremes oviparous, ovum meroblastic, ou comme je l'ai vu résumé, de façon nettement moins obsure, "They do lay eggs!"
L'ultime bizarrerie de l'ordre était enfin démontrée.

Emphytéotique : Plus courant que son substantif emphythéose, il n'est toutefois guère plus employé que par les notaires. Strictement rien à voir avec emphysème, amphibole, ni enflure.

Epid(é)ictique que j'aime parce qu'il ne peut guère être employé que dans deux contextes extrêment distincts : la stylistique ou l'entomologie. Étonnant, non?

Escarpolette, que je confond irrémédiablement avec estrapade, alors que ce n'est pas du tout du tout, la même chose;..

Eschatologie
, juste pour le plaisir de voir les sourcils se froncer à mesure que les auditeurs se demandent s'ils  ont bien entendu ce qu'ils ont entendu.  À ne pas confondre, bien sûr, avec la scatologie. L'adjectif est eschatologique, relatif à la fin du monde.


Sources iconographiques :
En cherchant des illustrations pour cet article, j'ai trouvé une source remarquable, à ajouter au catalogue iconographique Mandragore de la BN. Il s'agit de la banque de données Liber Floridus, qui recense pour l'instant les manuscrits enluminés issus des fonds des bibliothèques Mazarine et Sainte-Geneviève, ce qui n'est déjà pas mal, et devrait inclure à terme toutes les bibliothèques universitaires. Ça va faire chauffer les scanners, je en vous dit que ça....

Lettre D : textesrares.com
Lettre E : Liber Floridus, Paris, Bibl. Mazarine, ms. 0003 / f. 117 / Bible / 12e s.
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8 décembre 2006 5 08 /12 /décembre /2006 00:11
test ecriture à la main
Ah et j'oublais : le texte n'est bien sûr pas référencable par Gougoule et les autres.

test ecriture à la main
Mais bon, je crois qu'il y a encore du boulot pour les tailles d'images et de définitions...
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6 décembre 2006 3 06 /12 /décembre /2006 00:00
Un clip qui m'a fait pleurer de rire (oui, je sais, ce n'est pas neuf, et alors?)
Tribute, de Tenacious D  (via je-sais-pu-ki)

Et puis une oeuvre d'art conceptuel qui mériterait d'être dans toutes les bonnes boutiques de conneries marrantes mais qui servent à queude déco, j'ai nommé : les oreillers antidépresseurs.
Comme ils ne sont pas disponibles, il me reste encore trois semaine pour trouver des idées de cadeau de Noël.
(via j'ai encore oublié, mais si mon browser ne me lâchait pas tous les quarts d'heure aussi...)

Et enfin les arguments les plus absurdes que j'ai  lu depuis longtemps contre l'évolution, extraits de The Explanation, un incroyable réquisitoire créationniste tourné par un enfant de douze ans.
(Celui n'est pas une hyperbole.  C'est un enfant de douze ans.) Âmes sensibles, attention, cette vidéo contient des scènes de cornemuse.  Via Pharyngula bien sûr.

Les arguments donc :

The planets should rotate on the axes in the same direction. Venus and Uranus rotate backwards.
Les planètes devraient tourner sur leur axe dans la même direction. Venus et Uranus tournent à l'envers.

There is no evidence that galaxies evolved.
Rien ne prouve que les galaxies ont évolué.

Et c'est censé prouver que l'évolution au sens biologique du terme n'existe pas. Hmm. It's wrong on so many different levels I don't know where to begin.
Ca me rappelle celui qui niait l'évolution parce que  les lois physique sont immuables DONC l'évolution est infirmée! (ajouter un rire fanatique).
Dans la même catégorie on peut citer un des autres arguments du film (je vous les fais pas tous, hein, il y en a une trentaine), qui dit qui SI l'évolution était vraie ALORS les langues se complexifiraient avec le temps au lieu de se simplifier DONC l'évolution n'existe pas.

Est-il besoin de le mentionner? la théorie (au sens II.a)  de l'évolution ne s'applique qu'à des systèmes biologiques capables de se reproduire...
Merci de votre attention

Edit 07/12/06 : Sean Henry, le-dit gamin, s'en est apparemment tellement pris plein la gueule sur ses conneries qu'il s'est un peu mieux renseigné. Et s'est rendu compte que les faits qu'il copiait-collait dans sa vidéo étaient en général faux. Tant mieux.
Là où il gagne mon respect, c'est qu'il a posté sur Youtube une autre video pour s'excuser.
Kudos, kid.

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26 novembre 2006 7 26 /11 /novembre /2006 03:39
J'ai trouvé par le plus aléatoire des hasards stochastiques un petit bijou d'humour et de virtuosité : une version argotique et éminemment divertissante de la Bérénice de Racine, qui devient Nisbère de DJ Roots (par quibe)...
Je n'arrive pas à mettre les images, mais voici les textes : bérénice

Acte 1
Scène I


Antiderche
Zyva sauss pose ton boule. Tu fissures le coinsto ?
Je t’ai guèse , Sarace, en fait t’es un puceau !
Je t’affranchis, cousin : cette piaule trop chanmé
C’est la turne du King, il y vient en loussedé
Quand il se déboutonne. Cette lourde tu vois,
C’est celle de la Reine, en deux deux notre Roi
Viens lui livrer son love, et tenter d’la bouyave.
Va la voir et dis lui que je m’excuse grave
De m’rabouler ça comm mais faut qu’je l’entretienne
T’es opé pour le taff, ? j’attends que tu reviennes. »
   
Sarace       
Tu t’excuses de quoi auprès de la patronne
J’croyais qu’t’étais son pote, qu’elle t’avait à la bonne.
Tu l’as ken la racli, ou bien c’est des mitos ?
Mon frêre t’es un caïd, un bogoss, un chiro,...
A l’Est de la banlieue, c’est toi le gros turban
Et à toi la belette elle te collerait un vent ?
A cause qu’le King la kiffe, sêrieux c’est trop l’dossier,
C’est relou comme nesbi, ça m’vener ton chantier


Antiderche
Trisse, et touche à ton darge, dis lui qu’j’veux lui jacter
Seul tout, juste elle et ouam, me fait pas mariner


Scène II


Antiderche
Ma couille, mais pourquoi t’es québlo ?
J’pétoche de lui bailler que j’la kiffe à cette go….
Cinq piges que je m’écrases, cinq que j’lui mets une disquette
Mais on est pas tepo, j’veux la zeb la belette !

A l’époque elle me fait style je veux pas savoir
Alors pourquoi today, je serais plus tricard ?
Maintenant que le Roi louche sur son tarma
Elle m’écoutera pas mieux, putain c’est trop l’dawa
   
Il va se la marier, pourquoi je tiltes maint’nant
« Salut ma rate j’te kiffe, et toi comment tu me sens ? »
J’vais m’lachave en deux deux, on restera painco
J’la rappelle jamais, je teje son numéro…
   
Et puis je crève en chien, et elle, elle le sait pas ?
J’vais pas chouiner seultout, faut qu’tu lui dise, zyva
« Hé bonbax tu m’remets, te mets pas en carante
Si je veux que tu m’croques ?, rien compris, tu te plantes
Je viens juste annoncer que j’suis caillé de ouat
Depuis plus de cinq lustres, et qu’là tu vois, ma rate
Je trace et je vous laisse, toi , ton futur castor
Je me mets à l’amende, mais je te kiffe encore »
       
J’vais p’têtre lui mettre les glandes, c’est elle qui va chialer
De toute façon c’est mort, donc il faut tout lâcher.

Scène III

Antiderche
Sarace, on encarre ?  
 

          Sarace 
Cousin, j’ai vu la Reine
Mais y a du populo, ça m’a collé la haine
Comment c’est plein là d’dans, c’est auch pour l’approcher
Une galère, mon frelot, on s’croirait dans l’tromé !
Huit jours que le Titoast il était dans l’coltar
A cause que son daron a canné en barbare
Mais bon là ça va mieux, et j’crois qu’il veut pointer
Y a un keum qui m’a dit qu’le mariage est calé
C’est aujourd’hui qu’ta cops, elle vire Impératrice
C’est la teuf à la taupe, elle est trop jouasse la miss
       
Antiderche
Sa mère !   

Sarace
 

Quoi ? c’est les news qui te collent la reuja ? »    
       
Antiderche
La seule news que j’entrave, c’est qu’seultout j’lui causes pas !     
       
Sarace 
Cool, gros elle est au jus, sûr tu vas l’accrocher
Ici, dans cette cadolle, sans sonneper pour becquer
Elle gère juste le timing pour larguer les chacals
Qui lui collent le seum, mais clair qu’elle sera al
   
Antiderche
Sûr, cimer mon lascar, mais t’as pas savaté
L’autre djèse trop balèze que je t’avait collé

 Sarace
Tranquille caïd, tranquille, en deux deux que j’l’ai fait »
Les mercos font l’poireau, on embraye quand t’es prêt.
Qui rentre à la casbah ? Tu pourrais m’éclairer
   
Antiderche
Quand j’ai jointé la reine, il va falloir tracer    
 
Sarace
Qui doit calter ?    
     
Antiderche
Ouam    

Sarace
Ouat?     
       
Antiderche
En giclant du Lasspa
Je vais gicler de Rome, et je rabattrais pas »
   
Sarace
Là, je suis grave marron, mais c’est quoi ce faya ?
Depuis trois piges tu colles au bonda d’cette fatma !
T’as laché le nesbi, t’as quitté la zonmé,
Le roi y va l’antifle, la belette a gagné !
Mais c’est tout bon pour ouat, c’est toi qu’es son pierrot !
Et celui de Titoast, cousin, t’es un Pharo !
Alors pourquoi qu’ tu trisse, pourquoi est ce que tu chasses?
Zyva annonce l’atout, déboucle moi les châsses…

Antiderche
Sarace , laisse la dabuche profiter de la résoi
Et lâche l’affaire tu veux, tu fais iech vegra

Sarace  
Ok, c’est bon j’entrave, la rate elle prend du grade
C’est elle l’Impératrice, et du coup elle te brade..
Alors tu veux la teje, parce qu’elle te calcules plus
   
Antiderche
Non, et c’est pas tôtbien que j’ la met à la rue     
 
Sarace      
Alors c’est son futur qui t’a rayé des listes
Tu rentres à la casbah pour pas croiser sa piste
   
Antiderche
J’suis toujours l’sauss du king, là j’ai rien à cribler    
 
Sarace      
A cause de quoi qu’tu traces? tu te mets a l’amende
Le roi c’est un poto, tu fais partie d’la bande
Toujours dans les embrouilles t’y as sauvé sa moelle
Calmos attends un peu avant de mettre les voiles .
Tu veux rentrer au bled ? laisse le lâcher l’oseille.
Sêrieux l’histoire sans ouat, elle est pas toute pareille :
Qui c’est qu’a mis au pas les batards de Judée ?
Le Titoast sans toi, l’était pas arrivé .
Fais pas ta majorette, c’est nawak ton idée…
Hé gros, tu réponds pas?    
       
Antiderche
J’ai rien à envoyer
J’veux toper Nisbere, je veux qu’on jacte peinard
   
Sarace
Et après mon cousin?   
       
Antiderche
On saura si j’me barre    

 Sarace     
Hein !   
       
Antiderche
Elle antonne le Roi, et ouam je disparais
Titoast l’imperatrise, plus d’Antiderche, jamais !

Sarace
Tu cales sur le collage ? Pourquoi t’es tout vener ?    
       
Antiderche
Je te déniaise au frais, quand on aura pris l’air    
      
Sarace
C’est trop fort pour mon bulbe, là j’ai pas tout jépi    
       
Antiderche
La Reine rapplique ici, tu fais comme je t’ai dit


Il n'y a pour l'instant que les trois premières scènes, mais j'ai bon espoir que la suite arrive bientôt...

Pour ceusses qu'auraient pas tout entravé à cette jactance, voici la version originale :

Acte premier
Scène I.
 Antiochus
Arrêtons un moment. La pompe de ces lieux,
Je le vois bien, Arsace, est nouvelle à tes yeux.
Souvent ce cabinet superbe et solitaire
Des secrets de Titus est le dépositaire.
C'est ici quelquefois qu'il se cache à sa cour,
Lorsqu'il vient à la reine expliquer son amour.
De son appartement cette porte est prochaine,
Et cette autre conduit dans celui de la reine.
Va chez elle: dis-lui qu'importun à regret
J'ose lui demander un entretien secret.

Arsace
Vous, Seigneur, importun? vous, cet ami fidèle
Qu'un soin si généreux intéresse pour elle?
Vous, cet Antiochus son amant autrefois?
Vous, que l'Orient compte entre ses plus grands rois?
Quoi? déjà de Titus épouse en espérance,
Ce rang entre elle et vous met-il tant de distance?

Antiochus
Va, dis-je; et sans vouloir te charger d'autres soins,
Vois si je puis bientôt lui parler sans témoins.
Scène II
Antiochus, seul.
Eh bien, Antiochus, es-tu toujours le même?
Pourrai-je, sans trembler, lui dire: "Je vous aime?"
Mais quoi? déjà je tremble, et mon coeur agité
Craint autant ce moment que je l'ai souhaité.
Bérénice autrefois m'ôta toute espérance;
Elle m'imposa même un éternel silence.
Je me suis tu cinq ans, et jusques à ce jour,
D'un voile d'amitié j'ai couvert mon amour.
Dois-je croire qu'au rang où Titus la destine
Elle m'écoute mieux que dans la Palestine?
Il l'épouse. Ai-je donc attendu ce moment
Pour me venir encor déclarer son amant?
Quel fruit me reviendra d'un aveu téméraire?
Ah! puisqu'il faut partir, partons sans lui déplaire.
Retirons-nous, sortons, et sans nous découvrir,
Allons loin de ses yeux l'oublier, ou mourir.
Hé quoi? souffrir toujours un tourment qu'elle ignore?
Toujours verser des pleurs qu'il faut que je dévore?
Quoi? même en la perdant redouter son courroux?
Belle reine, et pourquoi vous offenseriez-vous?
Viens-je vous demander que vous quittiez l'empire?
Que vous m'aimiez? Hélas! je ne viens que vous dire
Qu'après m'être longtemps flatté que mon rival
Trouverait à ses voeux quelque obstacle fatal,
Aujourd'hui qu'il peut tout, que votre hymen s'avance,
Exemple infortuné d'une longue constance,
Après cinq ans d'amour et d'espoir superflus,
Je pars, fidèle encor, quand je n'espère plus.
Au lieu de s'offenser, elle pourra me plaindre.
Quoi qu'il en soit, parlons: c'est assez nous contraindre.
Et que peut craindre, hélas! un amant sans espoir
Qui peut bien se résoudre à ne la jamais voir?
Scène III.
 Antiochus
Arsace, entrerons-nous?

Arsace
Seigneur, j'ai vu la reine;
Mais, pour me faire voir, je n'ai percé qu'à peine
Les flots toujours nouveaux d'un peuple adorateur
Qu'attire sur ses pas sa prochaine grandeur.
Titus, après huit jours d'une retraite austère,
Cesse enfin de pleurer Vespasien son père.
Cet amant se redonne aux soins de son amour,
Et si j'en crois, Seigneur, l'entretien de la cour,
Peut-être avant la nuit l'heureuse Bérénice
Change le nom de reine au nom d'impératrice.

 Antiochus
Hélas!

Arsace
Quoi? ce discours pourrait-il vous troubler?

Antiochus
Ainsi donc sans témoins je ne lui puis parler?

Arsace
Vous la verrez, Seigneur: Bérénice est instruite
Que vous voulez ici la voir seule et sans suite.
La reine d'un regard a daigné m'avertir
Qu'à votre empressement elle allait consentir,
Et sans doute elle attend le moment favorable
Pour disparaître aux yeux d'une cour qui l'accable.

Antiochus
Il suffit.
Cependant n'as-tu rien négligé
Des ordres importants dont je t'avais chargé?

Arsace
Seigneur, vous connaissez ma prompte obéissance.
Des vaisseaux dans Ostie armés en diligence,
Prêts à quitter le port de moments en moments,
N'attendent pour partir que vos commandements.
Mais qui renvoyez-vous dans votre Comagène?

Antiochus
Arsace, il faut partir quand j'aurai vu la reine.

Arsace
Qui doit partir?

Antiochus
Moi.

Arsace
Vous?

Antiochus
En sortant du palais,
Je sors de Rome, Arsace, et j'en sors pour jamais.

Arsace
Je suis surpris sans doute, et c'est avec justice.
Quoi? depuis si longtemps la reine Bérénice
Vous arrache, Seigneur, du sein de vos Etats,
Depuis trois ans dans Rome elle arrête vos pas;
Et lorsque cette reine, assurant sa conquête,
Vous attend pour témoin de cette illustre fête,
Quand l'amoureux Titus, devenant son époux,
Lui prépare un éclat qui rejaillit sur vous...

Antiochus
Arsace, laisse-la jouir de sa fortune,
Et quitte un entretien dont le cours m'importune.

Arsace
Je vous entends, Seigneur : ces mêmes dignités
Ont rendu Bérénice ingrate à vos bontés.
L'inimitié succède à l'amitié trahie.

Antiochus
Non, Arsace, jamais je ne l'ai moins haïe.

Arsace
Quoi donc? de sa grandeur déjà trop prévenu,
Le nouvel empereur vous a-t-il méconnu?
Quelque pressentiment de son indifférence
Vous fait-il loin de Rome éviter sa présence?

Antiochus
Titus n'a point pour moi paru se démentir:
J'aurais tort de me plaindre.

Arsace
Et pourquoi donc partir?
Quel caprice vous rend ennemi de vous-même?
Le ciel met sur le trône un prince qui vous aime,
Un prince qui jadis témoin de vos combats,
Vous vit chercher la gloire et la mort sur ses pas,
Et de qui la valeur, par vos soins secondée,
Mit enfin sous le joug la rebelle Judée.
Il se souvient du jour illustre et douloureux
Qui décida du sort d'un long siège douteux.
Sur leur triple rempart les ennemis tranquilles
Contemplaient sans péril nos assauts inutiles;
Le bélier impuissant les menaçait en vain.
Vous seul, Seigneur, vous seul, une échelle à la main,
Vous portâtes la mort jusque sur leurs murailles.
Ce jour presque éclaira vos propres funérailles:
Titus vous embrassa mourant entre mes bras,
Et tout le camp vainqueur pleura votre trépas.
Voici le temps, Seigneur, où vous devez attendre
Le fruit de tant de sang qu'ils vous ont vu répandre.
Si pressé du désir de revoir vos Etats,
Vous vous lassez de vivre où vous ne régnez pas,
Faut-il que sans honneur l'Euphrate vous revoie?
Attendez pour partir que César vous renvoie
Triomphant et chargé des titres souverains
Qu'ajoute encore aux rois l'amitié des Romains.
Rien ne peut-il, Seigneur, changer votre entreprise?
Vous ne répondez point?

Antiochus
Que veux-tu que je dise?
J'attends de Bérénice un moment d'entretien.

Arsace
Eh bien, Seigneur?

Antiochus
Son sort décidera du mien.

Arsace
Comment?

Antiochus
Sur son hymen j'attends qu'elle s'explique.
Si sa bouche s'accorde avec la voix publique,
S'il est vrai qu'on l'élève au trône des Césars,
Si Titus a parlé, s'il l'épouse, je pars.

Arsace
Mais qui rend à vos yeux cet hymen si funeste?

Antiochus
Quand nous serons partis, je te dirai le reste.

Arsace
Dans quel trouble, Seigneur, jetez-vous mon esprit?

Antiochus
La reine vient. Adieu. Fais tout ce que j'ai dit.

Go to bed now.
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23 novembre 2006 4 23 /11 /novembre /2006 19:53
La citation du jour :

Je peux parfaitement être féminine et, et, et... poutrer du zombie dans God of war.

Tiré de la bande-annonce du documentaire Suck my geek! via Libé.

Et, hier, en entendant discuter de la dernière campagne contre le tabagisme passif sur le lieu de travail, j'ai complètement échoué à comprendre comment un client pouvait donner le cancer à un serveur.
Depuis quand le Ministère de la santé s'occupe d'ordinateurs? Bah, peut-être que c'était de l'humour..

Je crois que c'est officel : j'ai beau avoir écrit un total de deux programmes informatiques dans ma vie et n'avoir joué à aucun jeu vidéo plus jeune que Lemmings, je suis une geek.
La faute à mes mauvaises fréquentations...

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22 novembre 2006 3 22 /11 /novembre /2006 00:27
Les internautes qui ont des difficultés avec l'anglais, en particulier dans Wikipédia, seront sans doute ravis d'apprendre l'existence d'une version de l'inévitable encyclopédie libre en anglais simple (tant pour le vocabulaire que pour la grammaire).
La différence avec la version classique anglaise est frappante, et on peut se réjouir de cette création, pour au moins deux publics :
d'une part les enfants anglophones qui veulent en savoir plus sur, mettons, l'ornithorynque. Un mion de CM1 tirera sans doute plus d'informations (et de plaisir)  de la page simple que de la classique.

D'autre part, les locuteurs de langues mal représentées dans Wikipédia (mettons le tagalog, dont la version ne compte que 5000 articles), et n'ayant qu'une maîtrise limitée de l'anglais pourront sans doute tirer des informations précieuses des pages en anglais simple, quitte à les traduire ensuite en tagalog soutenu pour alimenter leur propre version.

Bon ça, évidemment, c'est la version optimiste.

J'ai attendu d'avoir mon ayatollah piroséismolâtre sous la main pour avoir son avis, et, sans surprise (il a une réputation à maintenir), il blâme.
Les grandes lignes sont : c'est le meilleur moyen pour freiner le développement des versions de Wikipédia en langues peu répandues, puisqu'au lieu de se bouger les fesses pour construire une encyclopédie, il suffira de se débrouiller dans un anglais minimal.
Et puis pour les gamins, hein, c'est pas avec le culte de la médiocrité qu'on va arriver à quelquechose, s'ils veulent une définition en deux lignes, ils n'ont qu'à ouvrir le dictionnaire, nan mais ho bande de feignants.

Moui. J'avoue ne pas vraiment être convaincue.
Des opinions?
 Je pense en particulier à Sieglind : la version simple t'est-elle accessible, ou pas du tout? Si la réponse et oui, rien que pour ça, ça en vaut la peine...

NB : Selon le sain principe que à deux on est tout seuls, mais à trois on est plein, j'en profite pour créer une nouvelle catégorie : les Wikipédies.
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Edito

Soyez les bienvenus sur ce petit blog sans ligne éditoriale fixe, qui échoue à mourir depuis 2005.
La fréquence de mise à jour se veut quotidienne au mieux (par ce que je suis de nature optimiste), trimestrielle au pire (parce que je suis velléitaire bien plus encore).

Alea jacta est :


Aussi :



Ordo Ab Chao